Je vous dis à bientôt…

Ce petit message, pour indiquer que je ne serai pas ou peu présent dans les jours, les semaines à venir. Comme beaucoup d’entre vous le savent déjà, je viens de perdre ma maman.

Même si quelque part, je savais qu’un jour cette disparition arriverait… Nous ne sommes jamais préparés à affronter pareille tragédie.

Aujourd’hui, même si je ne réalise pas vraiment, je sais que le retour va être rude, et commence déjà. J’ai passé la soirée du vendredi avec elle, nous regardions la TV, rien ne pouvait laisser présager la suite. Ce samedi matin, je la découvrais inanimée, froide dans son lit.

Jamais, je n’oublierai cet instant. C’est dur, très dur…

Culpabilité, avec des « si », nous referions le monde. Mais les remords sont là. De l’avoir écouté et avoir éteint le ventilateur, alors même qu’il faisait lourd dehors. Son coeur s’est arrêté de battre entre le moment où je lui ai dit bonne nuit, et ce matin où j’ai constaté que…

Tout le monde me dit, « qu’elle est partie sans souffrir », alors même que la sclérose en plaque l’avait plus que diminuée physiquement. Elle se refusait quelque part à voir les médecins, en me soutenant qu’on ne pouvait plus rien faire pour elle. J’aurai du insister, l’obliger…

Mais peut-on obliger quelqu’un, proche ou pas, à faire ce qu’il ne souhaite pas ?

Elle n’avait plus l’usage de ses jambes, l’usage de sa main gauche avait diminué ces derniers jours, la vision s’estompait. Je ne sais quoi dire… Je l’accueillais chez moi depuis trois ans. Elle est partie chez moi , à la maison, notre maison et non pas dans un endroit aseptisé et bien souvent inhumain.

Je ne sais plus quoi penser. Ai-je eu tort, ai-je bien fait ?

Mon seul souhait ? Qu’elle puisse là, où elle est désormais, marcher à nouveau, courir, retrouver tous ceux partis toujours trop tôt. Ses Grands Parents qu’elle chérissait, ma soeur que je n’ai jamais connu (ma mère avait du avorter, à cause de la toxoplasmose), ses parents, sa tante Micheline, mes oncles et tantes. Elle doit enfin connaître son frère aîné qu’elle n’avait jamais connu… Tous ses petits protégés qui l’ont entouré sa vie durant, dont mon fidèle Volney, auquel elle était tout autant que moi attachée…

Je suis sur que nous nous retrouverons le jour venu. Croire cela n’engage que moi, mais ne vaut-il pas mieux voir les choses ainsi ?

Je t’aime maman, tu me manques, me manqueras toujours. Doux repos à toi.

Je vous dis à bientôt, très bientôt…

Je pense que vous comprendrez ce besoin de m’évader un peu, de faire le point… Je lirai les messages et je m’occupe de finaliser les concours passés et en cours. Je pense et j’espère reprendre mes activités pour la rentrée…

 

20 thoughts on “Je vous dis à bientôt…

  1. Hello,

    Oui même quand on s’attend au décès de quelqu’un on espère toujours un miracle, qu’on va se lever un matin et que tout ne serait qu’un mauvais souvenir.
    J’ai passé plusieurs semaines entre espérer que ma mère vive encore un peu et qu’elle meure le plus vite possible vu l’état dans lequel elle était.
    Tu as fait ce qu’il t’es semblé le plus juste, tu as été là jusqu’au bout et au final c’est ce qui compte, non ?
    Bon courage, car le chemin sera encore long

    Isa

    1. Merci Isabelle,
      Je comprends (enfin, je pense), ce que tu as pu traverser vis à vis de ta mère, l’agonie, les souffrances, la perte…
      Courage à toi également.

  2. Très bel hommage, et l’on sent ta tristesse et ta douleur.

    Avec des si on refait un monde, mais dans tour ça, ce qui en ressort c’est un hommage poignant d’un fils qui aime sa mère et qui l’a soutenu jusqu’au bout, sans opter pour la solution de facilité et « l’abandonner » dans une « maison de repos ».

    Quoiqu’il en soit, si tu as besoin, je suis là, tu as mon numéro.
    Toutes mes condoléances mon ami, et je te souhaite beaucoup, beaucoup de courage pour les temps à venir.
    Elle continuera de vivre là ou elle sera toujours une reine, dans ton cœur.

    David.

  3. Bonjour Romain,

    Quelle triste nouvelle, je suis vraiment désolée pour toi et te présente mes sincères condoléances…

    Je pense que tu as fais tout ce qu’il était humainement possible pour ta maman et que tu n’as aucun reproche à te faire, et je suis sûre qu’elle a aimé vivre à tes cotés durant les 3 dernières années de sa terrible maladie…

    Courage Romain, mes pensées t’accompagnent…

    Amicalement,

    Valérie

  4. Tu me fais mal au coeur…. je comprends ta tristesse. Il me semble à te lire que tu as soutenue ta maman jusqu’au dernier moment. Tu ne dois pas culpabiliser parce que, comme tu le dis si bien, elle n’est pas partie « dans un endroit aseptisé et bien souvent inhumain »…. celui qui l’aimait le plus était là, proche, attentif .
    Prends ton temps… seul celui-ci va t’apaiser .
    Reçois mes amitiés .

    1. Merci Annie,
      Mon but n’était et n’étant pas de faire mal, désolé si je te fais ressentir cela dans mes écrits.
      Je culpabilise, oui sur certains points. Mais rien n’y changera, c’est ainsi, et je suis seul face à mes regrets. Certes, j’ai fait peut-être plus que beaucoup n’auraient fait.
      Mais cela n’engage que moi, je l’ai bien voulu, et je ne regrette rien à ce sujet.
      Certains jours c’était difficile, comme tu peux imaginer.
      Il y a urgence aujourd’hui et nécessité, d’apporter des réponses et des solutions aux personnes qui comme moi viennent à aider, à accueillir un proche devant faire face à l’handicap, la maladie, tout comme à soutenir les personnes concernées par la maladie et l’invalidité.
      Ce problème n’est absolument pas pris en considération, du moins à sa juste mesure, par nos politiques.
      Alors même que la dépendance des personnes va être une question majeure dans les années à venir…

    1. Merci Sheily, il est clair que le temps estompe la peine, mais n’effacera pas les souvenirs, les liens et les regrets/remords, tout comme l’ignorance de celles et ceux que j’ai sollicité ces derniers mois pour essayer de trouver une solution à tout cela. Peine perdue, et comme je l’ai dit, cela sera mon combat désormais. D’aider ceux qui sont face à la maladie, et pour lesquels nos politiques ne font strictement RIEN.

  5. Toutes mes condoléances, elle a dû être heureuse de vivre chez toi au lieu d’être à l’hôpital et maintenant elle est en paix.

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